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mardi 5 avril 2011

Zazie dans le métro, Raymond Queneau


Zazie débarque à Paris pour la première fois chez Tonton Gabriel. Le Panthéon, Les Invalides et le tombeau du véritable Napoléon, elle n'en à que faire ! Mais kess-qui l'intéresse alors, Zazie ? Le métro ! Et quand elle apprend que les employés sont en grève, elle leur envoie une volée d'injures. Ne contrariez pas Zazie !


Première phrase « Doukipudonktan, se demanda Gabriel exédé. »

Je crois que chez Queneau , il ne faut pas chercher une logique qui serait "logique", il n'écrit pas pour satisfaire nos attentes, mais pour engendrer une réaction. L'oralité du livre est difficile parfois mais ça marche ! Zazie est une gamine de la campagne paumée, elle parle comme "en vrai", et moi, ça m'a fait énormément rire


Morceaux choisis :
 « Tonton, qu'elle crie, on prend le métro ? - Non. - Comment ça, non ? Elle s'est arrêtée. Gabriel stope également, se retourne, pose la valoche et se met à espliquer. - Bin oui: non. Aujourd'hui, pas moyen. Y a grève. Y a grève. - Bin oui: y a grève. Le métro, ce moyen de transport éminemment parisien s'est endormi sous terre, car les employés aux pinces perforantes ont cessé tout travail. - Ah les salauds, s'écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi. - Y a pas qu'à toi qu'ils font ça, dit Gabriel parfaitement objectif. - Jm'en fous. N'empêche que c'est à moi que ça arrive, moi qu'étais si heureuse, si contente et tout de m'aller voiturer dans lmétro. Sacrebleu, merde alors. » 

« [...] ... - "Pourquoi," qu'il disait,[Gabriel] "pourquoi qu'on supporterait pas la vie du moment qu'il suffit d'un rien pour vous en priver ? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène. » 

« Ca faut avouer, dit Trouscaillon qui, dans cette simple ellipse, utilisait hyperboliquement le cercle vicieux de la parabole. »   


« - Pour faire chier les mômes," répondit Zazie. "Ceux qu'auront mon âge, dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.
- Eh bien," dit Gabriel.
- "Je serai vache comme tout avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l'éponge du tableau noir. Je leur enfoncerai des compas dans le derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver. Hautes comme ça (geste). Avec de grands éperons pour leur larder la chair du derche.
- Tu sais," dit Gabriel avec calme, "d'après ce que disent les journaux, c'est pas du tout dans ce sens-là que s'oriente l'éducation moderne. C'est même tout le contraire. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse. N'est-ce pas, Marceline, qu'on dit ça dans le journal ?
- Oui", répondit doucement Marceline. "Mais toi, Zazie, est-ce qu'on t'a brutalisée, à l'école ?
- Il aurait pas fallu voir.
- D'ailleurs," dit Gabriel, "dans vingt ans, y aura plus d'institutrices : elles seront remplacées par le cinéma, la tévé, l'électronique, des trucs comme ça. C'était aussi écrit dans le journal l'autre jour. N'est-ce pas, Marceline ?
- Oui," répondit doucement Marceline.
Zazie envisagea cet avenir un instant.
- "Alors," déclara-t-elle, "je serai astronaute.
- Voilà," dit Gabriel approbativement. "Voilà, faut être de son temps.
- Oui," continua Zazie, "je serai astronaute pour aller faire chier les Martiens. ... [...] » 

« - Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con. »


Raymond Queneau (lien vers la bio)

dimanche 3 avril 2011

Jane Eyre, Charlotte Brontë

Publié en même temps que le livre de sa sœur Emily, Les Hauts de Hurle-Vent, le roman de Charlotte connut d'emblée un immense succès.
Une jeune gouvernante aime le père de ses élèves et est aimée de lui. Mais elle résiste à cet amour, découvrant avec horreur l'existence de la première femme de Rochester, pauvre folle enfermée par son mari. 
L'histoire, qui trouve son origine dans la jeunesse tourmentée de son auteur, fait se succéder coups de théâtre et débordements de passion, fuite éperdue dans les landes et sens du devoir jusqu'à l'héroïsme.
Jane Eyre est l'un des plus beaux romans d'amour anglais du XIXE siècle. Tout y est romantique et tout y est vrai. Jane Eyre, c'était Charlotte Brontë elle-même.

Que de romantisme ! J'adore les histoires d'amour ! Mais alors qu'est ce que Jane a pu m'énerver parfois ! J'avais envie de lui hurler dessus, de lui dire de se bouger les fesses et de se décoincer ! Mais en y repensant elle se comportait comme une femme de l'époque ! Et encore une femme cultivée !
J'ai adoré la passion et amour qui vainc tout ! 
C'est un livre pour toute femme fleur bleue !

Morceaux choisis :

 « Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple. Le visage sans éclat et olivâtre de mon maître, son front carré et massif, ses sourcils noirs et épais, ses traits marqués, sa bouche ferme et rébarbative, pleine de décision, d’énergie, de volonté, il n’y avait dans tout cela, d’après les règles, rien de beau ; mais ces traits possédaient pour moi plus que de la beauté : ils étaient empreints d’un intérêt, d’une influence qui me subjuguaient complètement, qui me privaient de tout pouvoir sur mes propres sentiments pour les livrer à mon maître. Je n’avais pas voulu l’aimer… »
« - Vous avez froid, vous êtes malade et vous êtes sotte.
- Prouvez-le, rétorquai-je aussitôt.
- Je vais vous le prouver en peu de mots. Vous avez froid, parce que vous êtes seule; aucun contact ne fait jaillir la flamme qui est en vous. Vous êtes malade, parce que le sentiment le meilleur, le plus doux, le plus sacré que l'homme puisse éprouver vous est interdit. Vous êtes sotte parce que, vous ne lui ferez pas signe d'approcher, vous ne ferez pas un seul pas à sa rencontre, quelles que soient vos souffrances. »
« "Il n'y a rien de si triste que la vue d'un méchant enfant, reprit-il, surtout d'une méchante petite fille. Savez-vous où vont les réprouvés après leur mort?"
Ma réponse fut rapide et orthodoxe.
"En enfer, m'écriai-je.
- Et qu'est-ce que l'enfer? Pouvez-vous me le dire?
- C'est un gouffre de flammes.
- Aimeriez-vous à être précipitée dans ce gouffre et à y brûler pendant l'éternité?
- Non, monsieur.
- Et que devez-vous donc faire pour éviter une telle destinée?"
Je réfléchis un moment, et cette fois il fut facile de m'attaquer sur ce que je répondis.
"Je dois me maintenir en bonne santé et ne pas mourir." »
« Généralement, on croit les femmes très calmes; mais elles ont la même sensibilité que les hommes; tout comme leurs frères elles ont besoin d'exercer leurs facultés, il leur faut l'occasion de déployer leur activité. Les femmes souffrent d'une contrainte trop rigide, d'une inertie trop absolue, exactement comme en souffriraient les hommes; et c'est étroitesse d'esprit chez leurs compagnons plus privilégiés que de déclarer qu'elles doivent se borner à faire des puddings, à tricoter des bas, à jouer du piano, à broder des sacs. Il est léger de les blâmer, de les railler, lorsqu'elles cherchent à étendre leur champ d'action ou à s'instruire plus que la coutume ne l'a jugé nécessaire à leur sexe. »
« Quand je le regardais, je n'étais plus maîtresse de mes sentiments, c'est lui qui devenait mon maître. Mon intention n'était pas de l'aimer : on sait combien j'avais lutté pour arracher de mon cœur les germes de ce sentiment; et maintenant, à notre première rencontre nouvelle, ils revivaient, ils refleurissaient. Sans même me regarder, il se faisait aimer. »
« Je puis vivre seule, si le respect de moi-même et les circonstances m'y obligent; je ne veux pas vendre mon âme pour acheter le bonheur. »
« Il y a des gens qui font peu de cas d’une tendresse véritable et généreuse. J’avais sous les yeux deux natures chez lesquelles ce sentiment n’existait pas : l’une avait une intolérable amertume, l’autre manquait de saveur. La tendresse sans la raison constitue un caractère faible et impuissant, mais la raison sans la tendresse rend l’âme aigre et rude. »
« Et tandis qu'il parlait, mes yeux revenaient sans cesse à lui, je prenais à le contempler un plaisir aigu et douloureux, un plaisir désespéré, celui de l'être mourant de soif qui, sachant la source empoisonnée, se penche pour y boire longuement. »
« Les pressentiments sont choses étranges comme les sympathies ou les signes, et les trois ensembles constituent un mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef. »
 « (...) car il était devenu mon seul univers, plus que le monde, ma raison d'être et mon espérance d'éternité. Il était même l'éclipse qui me masquait la divinité, car je n'avais plus besoin d'autre Dieu que lui. »
« Plus nous converserons vous et moi, mieux cela vaudra; si je ne puis vous flétrir, vous pouvez, vous, me rénover. »
« Jamais plus grande insensée que Jane Eyre ne respira souffle de vie; jamais sotte plus chimérique ne se grisa de mensonges agréables et n'avala poison comme si ce fût nectar. »

Charlotte Brontë (lien vers la biblio)

Les Fleurs bleues, Raymond Queneau

On connaît le célèbre apologue chinois : Tchouang-tseu rêve qu'il est un papillon, mais n'est-ce point le papillon qui rêve qu'il est Tchouang-tseu ? De même dans ce roman, est-ce le duc d'Auge qui rêve qu'il est Cidrolin ou Cidrolin qui rêve qu'il est le duc d'Auge ?

Première phrase : Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son château pour y considérer, un tantinet soit peu, la situation histoire.

c'est absurde ! mais c'est fait pour l'être ! Cela dit, il faut le relire plusieurs fois pour saisir la subtilité des jeux de mots et références, c'est d'ailleurs comme ça qu'on apprend à apprécier ce livre qui semble inutile au premier abord

Morceaux choisis :

«La télé, c'est de l'actualité qui se congèle en histoire. Aussitôt fait, aussitôt dit.»
 «Les actualités d'aujourd'hui, c'est l'histoire de demain.»
« Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son chateau pour y considérer, un tantinet soit peu, la situation histoire. Elle était plutôt floue. Des restes du passé traînaient encore ça et là, en vrac. Sur les bords du ru voisin, campaient deux Hunes; non loin d'eux un Gaulois, Eduen peut-être, trempait audacieusement ses pieds dans l'eau courante et fraîche. Sur l'horizon se dessinaient les silhouettes molles de Romains fatigués, de Sarrasins de Corinthe, de Francs anciens, d'Alains seuls. Quelques Normands buvaient du calva. »

Raymond Queneau (lien vers la biblio)

Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

Une rencontre entre un homme, le narrateur, qui n’a plus le sentiment d’appartenir au monde de ses semblables, et ce petit prince qui habite seul sur sa planète, aime les couchers de soleil et n’oublie jamais une question une fois qu’il l’a posée… Conte philosophique, critique de la société, expression d’une solitude, le Petit Prince est d’abord un livre pour les enfants. Il leur ouvre des horizons, loin du conformisme des adultes.




La poésie et l'imaginaire d'un enfant, et pourtant un telle gravité ! J'adore ! c'est un livre que je passerai à mes enfants. S'il y a un livre à avoir lu dans sa vie, c'es bien celui-là ! 


Morceaux choisis :

« Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »
«Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule, elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée...

Puisque c'est ma rose »

« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : "Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?" Elles vous demandent : "Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ?" Alors seulement elles croient le connaître. »
« Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrêmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer.

– Adieu, dit-il à la fleur.
Mais elle ne lui répondit pas.
– Adieu, répétât-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.
– J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux.
Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.
– Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.
– Mais le vent…
– Je ne suis pas si enrhumée que ça… L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.
– Mais les bêtes…
– Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quand aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes.
Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta :
– Ne traîne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t’en.
Car elle ne voulait pas qu’il la vît pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse… »

« Quand il allume son réverbère, c'est comme s'il faisait naître une étoile de plus, ou une fleur. Quand il éteint son réverbère, ça endort la fleur ou l'étoile. C'est une occupation très jolie. C'est véritablement utile puisque c'est joli. »
« Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, où le rejoindre... C'est tellement mystérieux le pays des larmes ! »
« On risque de pleurer un peu si l'on s'est laissé apprivoiser... »
« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
« Et le Petit Prince dit à l'homme : " les grandes personnes, elles ne comprennent rien toutes seules et c'est très fatiguant pour les enfants de toujours et toujours leur donner des explications " »
 « Les enfants doivent être indulgents envers les grandes personnes »
 « Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toutes les terres habitées.J'étais plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait : 

- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! 
J' ai sauté sur mes pieds comme sij'avais été frappé par la foudre.J'ai bien frotté mes yeux.J'ai bien regardé. Etj'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d'étonnement. N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toutes les régions habitées. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis : 
- Mais... qu'est-ce que tu fais là ? 
Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse : 
- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton. 
Et c'est ainsi que je fis la connaissance du petit prince. »

 « La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie:

-Que fais-tu là? dit-il au buveur, qu'il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
-Je bois, répondit le buveur, d'un air lugubre.
-Pourquoi bois-tu? lui demanda le petit prince.
-Pour oublier, répondit le buveur.
-Pour oublier quoi? s'enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
-Pour oublier que j'ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.
Honte de quoi? s'informa le petit prince qui désirait le secourir.
-Honte de boire! acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence.
Et le petit prince s'en fut, perplexe.
"Les grandes personnes sont décidément très très bizarres", se disait-il en lui-même durant le voyage. »


 « - Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta:
- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »

Antoine de Saint-Exupéry (lien vers la bio)


dimanche 20 mars 2011

Love Story, Erich Segal



Elle aime Mozart, Bach.

Et aussi les Beattles. Elle joue du piano.
Elle s'appelle Jenny
et ne possède que son talent.
Oliver Barrett IV, lui, a un empire.
Du moins sa famille. Mais il préfère
le hockey sur glace pour oublier Harvard
et le poids de ses ancêtres.
N'empêche ! ils s'aiment
et contre cela personne ne peut rien.
Certes, ils sont virtuoses,
et leur vie, comme un songe magique,
coule, petite musique pleine de joie
enfantine...
Des notes graves et légères,
signe d'un amour inaltérable.
Une romance dont les derniers accords toutefois ressemblent à une
symphonie inachevée...

Première phrase : "Que dire d'une fille de vingt-cinq ans quand elle est morte ?"


Qu'est ce que j'ai pu pleurer ! les 10 dernières pages de mon livres ont été presque trempées ! En même temps on est mis dans le bain dès le début, pas de suspens, on sait comment ça va se finir, et pourtant on espère quand même, on s'attache à ce couple, on ne veut pas y croire, on se dit qu'un belle histoire ne peut pas se finir comme ça ! Mais si, et d'ailleurs ça ne pouvait en être autrement !
j'ai vu le film, il date ! Mais on retrouve l'univers du livre et l'émotion est bien rendue, mais un film ne remplacera jamais un livre !

Morceaux choisis : 

"- Tu n'as pas encore vingt et un ans. Légalement, tu n'es pas majeur.

 -Ta légalité, je n'en ai absolument rien à foutre.

Peut-être quelques dîneurs voisins avaient-ils entendu ma remarque.
Comme pour compenser mon emportement, Oliver chuchota, mais d'un ton cinglant :

- Épouse-la maintenant mais alors ne viens même plus me demander l'heure qu'il est.

Je me fichais pas mal qu'on nous entende ou pas.
-Mais tu n'as jamais su l'heure qu'il était, père, dis-je.
Je sortis de sa vie et commençai la mienne."

Erich Segal (lien vers la bio)

Bridget Jones : L'âge de raison, Helen Fielding



Hourra ! Finies, les années de solitude. Depuis quatre semaines et cinq jours, entretiens relation fonctionnelle avec adulte mâle, prouvant par conséquent que je ne suis pas paria de l'amour comme craint précédemment." Voici la suite tant attendue de l'irrésistible journal de Bridget Jones, la célibataire la plus drôle de la planète. Où elle découvre à quel point l'important n'est pas de trouver un prince charmant, mais surtout de le garder ! Nous retrouvons les tribus de copines, les Célibattantes et les Mariées-Fières-de-l'Être, les parents à côté de la plaque... et ses éternelles bonnes résolutions (perdre au moins cinq kilos, arrêter de fumer et de boire du chardonnay), qui font de cette aventurière des temps désespérément modernes notre névrosée préférée.


Première phrase : "lundi 27 janvier, 58,5 kg (ne suis plus qu'un bourrelet), jules : 1 (hourra !), baise : 3 fois (hourra!), calories : 2100, éliminées par baise : 600, donc calories restantes : 1500 (exemplaire)."


On retrouve Bridget avec plaisir ! L'humour est toujours là, c'est toujours aussi piquant et décapant, elle est attachante, on voudrait juste pouvoir lui souffler des conseils à l'oreille !

Morceaux choisis :
 « Sortir avec quelqu’un n’est qu’une épouvantable partie de bluff et de double bluff où l’homme et la femme se canardent derrière deux rangées de sacs de sable opposées.»


« 7:15 : Hourra ! Finies les années de solitude. Depuis quatre semaines et cinq jours, entretiens relation fonctionnelle avec adulte mâle, prouvant par conséquent que je ne suis pas paria de l'amour comme craint précédemment. Me sens merveilleusement bien. 

8:50 : Humm. Me demande quelle sorte de père il ferait. 
8:55 : De toute façon, éviter les fantasmes et idées fixes. »

Helen Fielding (lien vers la bio)

Ensemble, c'est tout, Anna Gavalda


Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever.

Première phrase : "Paulette Lestafier n'étais pas si folle qu'on le disait"


Il est impossible de ne pas s'attacher à ces 4 personnages, farfelus mais tellement réels. On a envie de mettre son grain de sel dans l'histoire pour la faire avancer comme on en a envie !  Je n'ai pas vu l'adaptation cinématographique, il paraît que c'est bien, mais j'ai toujours été déçue par les adaptations, on arrache toujours des morceaux de l'histoire.

Morceaux choisis :

« Clic clac. Plus personne ne bouge. Moment suspendu. Bonheur. »

«Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences...»

«L’Enfer, c’est quand tu peux plus voir les gens que t’aimes... Tout le reste ça compte pas...»

« Baisons, trinquons, allons nous promener, donnons nous la main, attrape-moi par le cou et laisse moi te courir si tu veux mais... NE tombons pas amoureux... S'il te plait. »


« - Tu crois que c'est comme tes mines de crayon ? Tu crois que ça s'use quand on s'en sert ?

- De quoi ?

- Les sentiments »

 « Sourire à un interlocuteur qui vous embarrasse, on n’a pas encore trouvé mieux pour passer à autre chose. »

« C’est une hypothèse. L’histoire n’ira pas assez loin pour le confirmer. Et puis nos certitudes ne tiennent jamais debout. Un jour on voudrait mourir et le lendemain on réalise qu’il suffisait de descendre quelques marches pour trouver le commutateur et y voir un peu plus clair … Pourtant ces quatre-là s’apprêtaient à vivre ce qui allait rester, peut-être, comme les plus beaux jours de leurs vies. »

« Tiens, le pire quand on vieillit, ce n'est pas tant le corps qui fiche le camps, ce sont les remords. Comment ils reviennent vous hanter, vous torturer... le jour... la nuit... tout le temps. Il arrive un moment où tu ne sais plus si tu dois garder les yeux ouverts ou bien les fermer pour les chasser. Il arrive un moment où, Dieu sait que j'ai essayé pourtant, j'ai essayé de comprendre pourquoi ça n'avait pas collé, pourquoi tout était allé de travers, tout... tout »

« Si tu crois qu'on est sur cette Terre pour batifoler et cueillir des coquelicots, tu es bien naïve ma fille ! »

« Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever. »


"On est mal, là, on est mal...", avait-il pressenti et il s'était gouré. Jamais de leurs vies ils n'allèrent aussi bien au contraire.

Dit comme ça, c'est un peu cucul évidemment, mais bon, c'était la vérité et il y avait bien longtemps que le ridicule ne les tuait plus : pour la première fois et tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille.

Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs, ils n'étaient plus si exigeants. D'être ensemble, c'est tout. Et déjà c'était inespéré. »

Anna Gavalda (lien vers la bio)