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dimanche 20 mars 2011

Les Yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol

Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie.


Première phrase : "Joséphine poussa un cri et lâcha l'éplucheur."


J'aime bien ce genre d'histoire ! On s'identifie facilement aux personnages, on peut tous être une "Joséphine", un "Marcel" ou un "Gary". je suis plus "Joséphine" en moins looseuse quand même !
On se laisse porter par l'histoire, on s'attache aux personnages au fil des pages, ils deviennent réels, c'est la grande force de la trilogie de K. Pancol. A tel point qu'on vit avec eux ! On a envie de secouer Joséphine, de faire un bon vieux croche-patte à Henriette, d'écouter Zoé...

Morceaux choisis :

« Une vie se résume autant par ce qu'elle a apporté que par ce qu'elle a manqué en route. »

« La société se moque des gens. Elle leur vole leur temps, la seule chose non tarifiée que chacun possède pour en faire ce qu'il veut. Tout se passe comme si on devait sacrifier nos plus belles années sur l'autel de l'économie. Qu'est-ce qu'il nous reste après, hein ? Les années de vieillesse, plus ou moins sordides, où on porte des dentiers et des couches-culottes ! Tu vas pas me dire qu'il n'y a pas un vice là-dedans. »
« C’est drôle, cette amitié qui consiste à ne pas ménager la personne que l’on aime, à débusquer l’endroit où ça fait mal pour enfoncer le pieu fatal. »
« Elle avait lu dans un journal que le suicide le plus commun chez les femmes était la défenestration. La pendaison, pour les hommes. Sauter par la fenêtre? Elle ne pourrait jamais. »
« C’est de ma faute aussi. Je l’ai ennuyé avec mon amour. J’ai vidé mon cœur dans le sien. Jusqu’à la dernière goutte. Je l’ai rassasié. Il n’y a pas seulement l’amour, il y a la politique de l’amour, disait Barbey d’Aurevilly. »

« Elle croit que l'argent peut tout, que l'argent donne tout, mais ce n'est pas l'argent qui faisait que j'étais là quand elle rentrait de l'école, tous les jours, que je préparais son goûter, que je préparais son diner, que je préparais ses affaires pour le lendemain pour qu'elle soit belle, que je me privais de tout pour qu'elle ait ses belles tenues, de beaux livres, de belles chaussures, un bon steak dans son assiette ... que je m'effaçais pour lui laisser toute la place. Ce n'est pas l'argent qui donne ces attentions-là. C'est l'amour qu'on verse sur un enfant et qui lui donne sa force. L'amour qu'on ne compte pas, qu'on ne mesure pas, qui ne s'incarne pas dans des chiffres. »
« - C'est quoi, le désir, maman ? 
- C'est quand on est amoureux de quelqu'un, qu'on a très envie de l'embrasser mais qu'on attend, on attend et toute cette attente... c'est le désir. C'est quand on ne l'a pas encore embrassé, qu'on en rêve en s'endormant, c'est quand on imagine, qu'on tremble en imaginant et c'est si bon, Zoé, tout ce temps-là où on se dit que peut-être, peut-être on va l'embrasser mais on n'est pas sûre...

- Alors on est triste.

- Non. On attend, le cœur se remplit de cette attente... et le jour où il t'embrasse... Alors là, c'est un feu d'artifice dans tout ton cœur, dans toute ta tête, tu as envie de chanter, de danser et tu deviens amoureuse. »

« C'est mon homme, c'est ma pâte à aimer, ma pâte à rire, ma pâte à pétrir, ma pâte à souffrir, je sais tout de lui, je peux le raconter en fermant les yeux, je peux dire ses mots avant même qu'il ne les prononce, je peux lire dans sa tête, dans ses petits yeux malins. Je le raconterais les yeux fermés cet homme là. »

« Joséphine aurait voulu suspendre le temps, s'emparer de ce moment de bonheur et le mettre en bouteille. Le bonheur songea-t-elle, est fait de petites choses. On l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque. »

 « C’est un mystère c’est toujours un mystère l’écriture d’un livre, vous avez bien raison de ne pas en parler, on peut le défigurer en le livrant quand il n’est pas fini, et puis il change tout le temps, on croit écrire une histoire et on en écrit une autre, personne ne peut savoir tant que la dernière phrase n’a pas été posée. Je sais tout ça et je le respecte. Surtout ne me répondez pas ! »

« Quand on a peur, il faut toujours regarder sa peur en face et lui donner un nom. Sinon, elle vous écrase et vous emporte comme une vague scélérate. »

« Elle venait de comprendre quelque chose de très important : quand on écrit, il faut ouvrir toutes grandes les portes à la vie afin qu’elle s’engouffre dans les mots et alimente l’imaginaire »

« - Ça, c'est un problème de grande personnes. Quand on est petits, on croit que la vie est simple, logique et quand on grandit, on s'aperçoit que c'est plus compliqué. »



« Il posa la main sur le ventre de Josiane et ses yeux se remplirent de larmes.

- Il bouge déjà ?
- Comme un échappé du tour de France. »

« Dans chaque famille, il y a des gens qui ont l'air de petits boulons insignifiants, et pourtant, sans eux, il n'y a plus de vie possible, plus d'amour, plus de rires, plus de fêtes, plus de lumières pour éclairer les autres. »

« Elle pleura. Elle pleura de tristesse de ne pas être une femme qu’on attire à soi dans le noir. Elle pleura de déception. Elle pleura de fatigue. Elle pleura en silence, elle pleura toute droite sans que son corps tremble. Elle s’étonna de pleurer si dignement, attrapant du bout de la langue l’eau qui coulait sur ses joues, la goûtant comme un grand cru salé, comme l’eau qui coulait sur l’écran, qui allait emporter la maison des fermiers, qui emporterait l’ancienne Joséphine, celle qui n’aurait jamais imaginé pleurer à côté d’un autre garçon qu’Antoine dans le noir d’un cinéma. Elle lui disait adieu ; elle pleurait de lui dire adieu. »

« Pour bien vivre, il faut se lancer dans la vie, se perdre et se retrouver et se perdre encore, abandonner et recommencer mais ne jamais, jamais penser qu'un jour on pourra se reposer parce que ça ne s'arrête jamais... La tranquillité, c'est plus tard que nous l'aurons. »

« C'est presque mieux de vivre un amour en rêve, on ne risque pas d'être déçue... »


« — Tu sais avec quoi il joue ton fils, Shirley ? 

— Non…

— Avec deux Tampax !
— Ah bon… Il les met pas dans la bouche au moins ?

— Non.

— Parfait ! Au moins, il ne reculera pas la première fois qu’une fille lui en mettra un sous le nez. 
— Shirley !
— Joséphine, qu’est-ce qui te choque ? Il a quinze ans, ce n’est plus un bébé ! 
— Il n’aura plus aucune poésie, ton garçon, si tu lui dis tout, lui montres tout, lui expliques tout. 
— La poésie, mon cul ! C’est juste un truc qu’on a inventé pour t’entuber. Tu connais des relations poétiques, toi ? Moi, je connais que des arnaques et des carnages. »

« Les gens croient que l'important c'est la qualité du temps qu'on donne à son enfant, mais c'est aussi la quantité parce qu'un enfant ne parle pas sur commande. Parfois, on peut passer toute une journée avec lui et c'est le soir, en voiture, quand tu rentres à la maison que, tout à coup, il se délivre et dépose un secret, une confidence, une angoisse. »

« Il y a des gens dont le regard vous améliore. C'est très rare, mais quand on les rencontre, in ne faut pas les laisser passer. »

« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. »

« La vie avait continué après, la vie continue toujours. Elle te donne des raisons de pleurer et des raisons de rire. C'est une personne, la vie, une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t'écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée »

Katherine Pancol (lien vers la bio)

1 commentaire:

  1. J'ai découvert ce livre il y a peu de temps et je ne suis pas du tout déçue, au contraire !
    J'ai beaucoup aimé le fait de faire d'évènements simples, des évènements improbables et extraordinaires. L'histoire n'est pas vraiment originale, mais je trouve que les mots sont bien choisis... Je crois que si ça avait été écrit par quelqu'un d'autre ça ne marcherait pas aussi bien !

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