Rechercher dans ce blog

mercredi 6 avril 2011

Présentation






Bienvenue dans ma bibliothèque en ligne ! Ce blog est encore en construction, je n'ai pas encore entré toutes mes lectures !
Je suis née dans une famille où la lecture est une passion, il y a une bibliothèque dans quasiment chaque pièce et elles sont pleines à craquer !! Mes parents m'ont lu des histoires dès ma naissance et j'ai lu seule dès que j'ai appris ! Je dévorais.
Puis durant mon adolescence j'ai ralenti (énormément !) et depuis quelques mois le virus m’a repris ! Et j'ai décidé de partager mes aventures littéraires !






Bannière Livraddict

Moi, Christiane F., 13ans, droguée, prostituée..., Kai Hermann

Ce livre terrible a connu un retentissement considérable en France et dans toute l'Europe. Ce que raconte cette jeune fille sensible et intelligente, qui, moins de deux ans après avoir fumé son premier "joint", se prostitue à la sortie de l'école pour gagner de quoi payer sa dose quotidienne d'héroïne, et la confession douloureuse de la mère font de Christiane F. un livre sans exemple. Il nous apprend beaucoup de choses, non seulement sur la drogue et le désespoir, mais aussi sur la détérioration du monde d'aujourd'hui.

Première phrase : « Ce livre nous parle d‘une détresse que notre société refoule de sa conscience. »

Une claque... J'ai pleuré, sourit, je me suis énervée, attristée ! On passe par toutes les émotions, et la véracité de cette histoire ne fait qu'accentuer l'empreinte que ce livre à laissé dans ma vie !

Morceaux choisis :

« Ce document unique fera enfin comprendre à un large public que la toxicomanie juvénile, de même que l'alcoolisme juvénile aujourd'hui en constante progression et l'attirance des jeunes pour les sectes ne sont pas des importations mais des phénomènes engendrés par notre société même. »
 
« Nous avons toujours rêvé d'aller à Paris. Nous voulions louer une chambrette à Montmartre et nous y désintoxiquer. Nous n'avions jamais entendu parler de la drogue à Paris, et nous pensions que ça n'existait pas. A Paris il n'y a que des artistes, des mecs super, ils boivent du café, ou un verre de vin de temps en temps »
 
« Il ne nous parle plus, il ne nous voit pas. C'est pire que les coups. »

Kai Hermann (lien vers la bio)



Je l'aimais, Anna Gavalda


On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. II y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent. C'est tellement moins fatigant de s'accommoder... " A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l'on se rend compte - un peu tard - que l'on s'est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d'Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière : plutôt que d'accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n'en a pas été capable. Tout au long d'une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.

Court mais efficace, je l'ai lu d'une traite ! Il y a comme une volonté de voir la vie telle qu'elle est, en acceptant les remords et regrets pour aller de l'avant. Une belle leçon


Morceaux choisis :


« Alors c'est une connerie l'amour ? C'est ça ? Ça ne marche jamais ?  
- Si ça marche. Mais il faut se battre...  
- Se battre comment ? 
- Se battre un petit peu. Un petit peu chaque jour, avoir le courage d'être soi-même, décider d'être heur...  
- Oh ! Comme c'est beau ce que vous dites là ! On dirait du Paulo Coelho...  
- Moque-toi, moque-toi...  
- Etre soi-même, ça veut dire planter sa femme et ses gosses ? »  

« Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée ?  Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ? »  

« Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie.  Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre. »  

« J'avais envie d'une cigarette. C'était idiot, je ne fumais plus depuis des années. Oui mais voilà, c'est comme ça la vie... Vous faites preuve d'une volonté formidable et puis un matin d'hiver, vous décidez de marcher quatre kilomètres dans le froid pour racheter un paquet de cigarettes ou alors, vous aimez un homme, avec lui vous fabriquez deux enfants et un matin d'hiver, vous apprenez qu'il s'en va parce qu'il en aime une autre. Ajoute qu'il est confus, qu'il s'est trompé. Comme au téléphone : "Excusez-moi, c'est une erreur." 
Mais je vous en prie... »  


« On parle toujours du chagrin de ceux qui restent mais as-tu déjà songé à celui de ceux qui partent ? 
Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'ne défendre, et puis... Et puis je l'ai perdue. De la même manière. 
ET parce que je préfère te voir souffrir beaucoup aujourd'hui plutôt qu'un peu toute ta vie. »


« Je me suis assise et j'ai pris ma tête entre mes mains. Je rêvais de pouvoir la dévisser, de la poser par terre devant moi et de shooter dedans pour l'envoyer valdinguer le plus loin possible. Tellement loin qu'on ne la retrouverait plus jamais. Mais je ne sais pas shooter. Je taperai à côté, c'est sûr. »

  « Je préfère te voir souffrir beaucoup aujourd’hui plutôt qu’un peu toute ta vie. » 

 « Le courage de s'affronter au moins une fois dans sa vie. De s'affronter soi, soi-même. Soi seul. Enfin. »

 « La vie, même quand tu la nies, même quand tu la négliges, même quand tu refuses de l'admettre, est plus forte que toi. Plus forte que tout. Des gens sont revenus des camps et ont refait des enfants. Des hommes et des femmes qu'on a torturés, qui ont vu mourir leurs proches et brûler leurs maisons ont recommencé à courir après l'autobus, à commenter la météo et à marier leurs filles. C'est incroyable mais c'est comme ça. La Vie est plus forte que tout. »

«“Le droit à l'erreur”, toute petite expression, tout petit bout de phrase, mais qui te le donnera ? Qui, à part toi ?» 

« Pourquoi ? Pourquoi s'était-il laissé embrasser par une femme qu'il n'aimait plus ? Pourquoi m'avoir donné sa bouche ? Et ses bras ? Ça n'a pas de sens. [...] Mais je ne voyais rien. Je n'ai rien vu venir, vous comprenez ? Comment peut-on être si aveugle ? Comment ? Soit j'étais totalement abrutie, soit j'avais totalement confiance. Ce qui revient au même manifestement... »

 « Ma grand-mère disait souvent que c’était avec de bons petits plats qu’on retenait les gentils maris à la maison. Je suis loin du compte, Mamie, je suis loin du compte… D’abord je ne sais pas cuisiner et puis je n’ai jamais eu envie de retenir personne. Eh bien, c’est réussi, ma petite fille ! »



« - J'ai aimé une femme... Je ne te parle pas de Suzanne, je te parle d'une autre femme.
J'avais rouvert les yeux.
- Je l'ai aimée plus que tout. Plus que tout... Je ne savais pas qu'on pouvait aimer à ce point... Enfin, moi en tout cas, je croyais que je n'étais pas... "Programmé" pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c'était bon pour les autres tout ça. D'ailleurs, le seul mot de passion me faisait ricaner. La passion, la passion ! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi... C'était presque un gros mot dans ma bouche. Et puis, ça m'est tombé dessus au moment où je m'y attendais le moins. Je... J'ai aimé une femme. Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre, et puis... Il se raclait la gorge. 
- Et puis je l'ai perdue. De la même manière. »

 « - C'était ridicule. Ca ne rimait à rien. Qu'est-ce que je croyais ? Que ça allait durer comme ça des années ? Des années et des années ? Non, je n'y croyais pas. Nous nous quittions furtivement, tristes et empotés sans jamais parler de la prochaine fois. Non, c'était intenable... Et plus je renâclais, plus je l'aimais, et plus je l'aimais, moins j'y croyais. Je me sentais dépassé, impuissant, ficelé sur ma toile. Immobile, résigné. 
- Résigné à quoi ? 
- A la perdre un jour... 
- Je ne vous comprends pas. » 

« Chaque pensée me tirait un peu plus vers le fond. J'étais si fatiguée. J'ai fermé les yeux. Je rêvais qu'il arrivait. On entendait le bruit d'un moteur dans la cour il s'asseyait près de moi, il m'embrassait et posait un doigt sur ma bouche pour faire une surprise aux filles. Je peux encore sentir sa douceur dans mon cou, sa voix, sa chaleur, l'odeur de sa peau, tout est là. Tout est là... Il suffit d'y penser. »

 « J'en vois des gens souffrir un peu, rien qu'un peu, rien qu'à peine mais juste ce qu'il faut pour tout rater, tu sais... Des gens qui sont encore ensemble parce qu'ils se sont arc-boutés là-dessus, sur cette petite chose ingrate, leur petite vie sans éclat. Tous ces arrangements, toutes ces contradictions... Et tout ça pour en arriver là... » 

« - Alors c'est une connerie l'amour, c'est ça ? Ça ne marche jamais ?- Si, ça marche. Mais il faut se battre... Avoir le courage d'être soi-même, décider d'être heureux. [...] - Être soi-même, ça veut dire planter sa femme et ses gosses ? » 

 « J'aime être avec toi parce que je ne m'ennuie jamais. Même quand on ne se parle pas, même quand on n'est pas dans la même pièce, je ne m'ennuie pas. Je ne m'ennuie jamais. Je crois que c'est parce que j'ai confiance en toi, j'ai confiance en tes pensées. Tu peux comprendre ça ? Tout ce que je vois de toi et tout ce que je ne vois pas, je l'aime. Pourtant je connais tes défauts. Mais justement, j'ai l'impression que tes défauts vont bien avec mes qualités. Nous n'avons pas peur des mêmes choses. Même nos démons vont bien ensemble ! Toi, tu vaux mieux que ce que tu montres et moi, c'est le contraire. » 

Le journal d' Anne Frank

C'est d'abord pour elle seule qu'Anne Frank entreprend l'écriture de son journal le 12 juin 1942. 
Mais au printemps 1944, le gouvernement néerlandais décide de rassembler, dès la fin de la guerre, tout écrit relatant les souffrances du peuple occupé. 
Du haut de ses treize ans, Anne Frank s'adresse alors à la postérité. 
Au fil d'un récit alerte et chaleureux, elle décrit à sa "chère Kitty" imaginaire sa pénible vie clandestine. 
Car Anne et les siens vivent cachés dans "l'annexe" des bureaux paternels. 
L'occasion pour la jeune fille d'observer et de consigner dans son précieux cahier les comportements de chacun, d'analyser avec une maturité étonnante les tensions psychologiques dont vibre le quotidien. 
Elle y confie aussi sa peur, ses rêves et ses ambitions, ainsi que ses premières amours et ses réflexions sur la religion


Un livre pour ne pas oublier.
Je l'ai lu au même âge qu'avais Anne. La proximité avec le personnage m'a permis de m'identifier et de ressentir ses émotions. Il est cependant inter générationnel et il est certain que c'est un livre que je conseillerais à mes enfants quand ils auront l’âge de comprendre !


Morceaux choisis :
« J'aimerais ressembler toujours à cette photo. Alors, j'aurais peut-être la chance d'aller à Hollywood. »
 
« Et je continue à chercher le moyen de devenir celle que j'aimerais tant être, celle que je serais capable d'être, si... il n'y avait pas d'autres gens dans le monde. »
 
« Pense à toutes les merveilles qui t’entourent et sois heureux. »
 
« Un ami ne peut prendre la place d’une mère. J’ai besoin de ma mère comme d’un exemple à suivre. »
 
« Le courage et la joie sont deux facteurs vitaux. »
 
« Quand dehors les oiseaux font des trilles, quand on voit les arbres devenir verts, quand le soleil vous attire au dehors, quand le ciel est si bleu, alors j’ai tant de choses à dire. Vivement que ça finisse. »
 
« C'est une sensation très étrange, pour quelqu'un dans mon genre, d'écrire un journal. Non seulement je n'ai jamais écrit, mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s'intéressera aux confidences d'une écolière de treize ans. Mais à vrai dire, cela n'a pas d'importance, j'ai envie d'écrire et bien plus encore de dire vraiment ce que j'ai sur le coeur une bonne fois pour toutes à propos d'un tas de choses. Le papier a plus de patience que les gens : ce dicton m'est venu à l'esprit par un de ces jours de légère mélancolie où je m'ennuyais, la tête dans les mains, en me demandant dans mon apathie s'il fallait sortir ou rester à la maison et où, au bout du compte, Je restais plantée là à me morfondre. Oui, c'est vrai, le papier a de la patience, et comme je n'ai pas l'intention de jamais faire lire à qui que ce soit ce cahier cartonné paré du titre pompeux de « Journal », à moins de rencontrer une fois dans ma vie un ami ou une amie qui devienne l'ami ou l'amie avec un grand A, personne n'y verra probablement d'inconvénient. »
 
« La paresse peut paraître attrayante, mais le travail apporte la satisfaction. »
 
« À peine idéalismes, rêves, belles espérances ont-ils le temps de germer en nous, qu’ils sont aussitôt atteints et totalement dévastés par l’épouvante de la réalité. »
 
« C’est surtout le dimanche que je me sens malheureuse. Ce jour-là, l’atmosphère de la maison est oppressante. Dehors, on n’entend pas un chant d’oiseaux, un silence mortel s’abat sur tout... “Sortir, respirer et rire” entends-je crier en moi. »
 
« samedi 1er mai:
en réfléchissant de temps a autre sur la façon dont nous vivons ici, j'arrive presque toujours a la même conclusion : en comparaison des juifs qui ne sont pas cachés, nous devrions nous croire au paradis. Cependant plus tard, quand tout sera redevenu normal, habitant notre maison proprement rangée comme autre fois, je ne pourrai m'empêcher de m'étonner en me rappelant ce à quoi nous sommes réduits maintenant. »

La nostalgie de l'ange, Alice Sebold

Assassinée par l’un de ses voisins, Susie observe le monde depuis son paradis. Elle voit sa famille désespérée, essayer de se remettre petit à petit de sa mort. Mais son meurtrier, lui, est toujours là. Invisible, personne ne pense à lui. Et pourtant, c’est lui qui l’a tué. Alors Susie essaye de se rapprocher de son père, de lui indiquer la bonne voie. Mais rien n’est aussi simple.
Tandis que sa petite sœur Lindsey dresse un mur autour d’elle, son père ne sait plus qui croire, quoi faire, alors que sa mère s’éloigne de plus en plus de ce qui a été leur famille pendant 14 années. Susie tente alors de leur faire prendre conscience de sa présence près d’eux pour les soutenir, qu’ils reforment une famille heureuse, comme avant.

Première phrase : Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973.

Je l'ai lu il y a longtemps, mais il m'en reste un souvenir poignant. J'ai apprécié le contraste entre la violence et la vision d'un enfant sur le monde à la fois sans concessions et tendre.
Il faudrait que je le relise !

Morceaux choisis :

« Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tué. »
 
« Notre unique baiser a été un accident, en quelque sorte, un arc-en-ciel dans une flaque d'essence. »
« Comment commettre le meurtre parfait était un vieux jeu au paradis. Je choisissais toujours la stalactite parce que l'arme fond. »
 
« Quelque chose de tellement céleste que personne au paradis n'aurait pu l'inventer; le soin qu'un enfant prenait d'un adulte. »
 
« On est aussi seul sur Terre qu'au paradis. »
 
« Parce que l'horreur sur Terre est réelle et quotidienne. C'est comme une fleur ou le soleil ; rien ne peut l'empêcher d'être. »
 
« Elle savait maintenant qu’être mère était une vocation. Beaucoup de jeunes filles aspirent à ce statut mais elle, elle n’en avait jamais rêvé, et elle avait été punie de la façon la plus horrible qui soit pour ne pas m’avoir désirée. »
 
« Les jours suivants j'ai regardé ma famille faire les cent pas devant ce dessin et je me suis convaincue que cette épaisse ligne bleue était un véritable endroit, Entre-deux, où la lige d'horizon du paradis rejoignait celle de la Terre. J'avais envie d'entrer dans le bleu marine des crayons de couleur, le bleu royal, le bleu turquoise, le ciel. »
 
« Ces bains se brouillent dans ma tête comme les dieux et les déesses, mais ce dont je me souviens très clairement, c'est d'avoir vu la vie heurter de peu à peu ma mère tandis que je la contemplais, comment ses rêves et ses échecs l'atteignaient par vagues. Etant l'aînée, je me disais que c'était moi qui avais emporté tous les rêves de ce qu'elle aurait aimé être. »

Alice Sebold (lien vers la bio)

mardi 5 avril 2011

La Trilogie du mal, tome 1 : L'Âme du mal, Maxime Chattam


Pas plus que sa jeune acolyte, le profileur Brolin ne pense que les serials killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte? Pure sauvagerie ou magie noire? Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de prévoir ses crimes, devenir son double, tels sont les moindres risques de son métier. Peut-on impunément prêter son âme au mal?


Je reste asses partagée ! Ce livre m'a tenu en haleine mais j'ai beaucoup de mal avec le style de Chattam, surtout ses métaphores que j'ai trouvé mauvaises pour certaines. Mais je vais lire la suite ! Il est super fort quand même ! Parce que si j'ai du mal avec le style je ne continue pas, mais avec lui, si !
J’ai beaucoup aimé le « profilage » j’ai trouvé ça super pointu !

Morceaux choisis :

« C'est ça l'occulte, un vaste domaine de mystère pour si peu de réponses.



 « T'as l'air drôlement calé, t'es mort combien de fois? Je me disais, y'a comme une odeur. »

« Dépasser l'apparence de l'âge pour ne garder que le substrat de l'être. C'est là qu'on trouve le meilleur de l'homme. »

« Imaginons qu'il était battu par son père, violé et tout le toutim, et ensuite ? Pourquoi on lui a fait ça? Son père aussi a été violé et battu? Ca n'a donc jamais de fin, c'est une spirale de haine et de violence qui n'a pas de début ni d'achèvement ? La genèse de ces monstres, le tout début, il provient d'où ? Ce mal qui a un jour frappé un homme, il s'est fait comment ? »

« Durant toute notre existence nous marchons sur le trottoir d'une grande ville et nous croisons des hommes ou des femmes complètement instables, dérangés. Mais nous ne le savons pas. Nous ne les voyons pas, bien qu'ils existent, parfois très proches de nous. »

« Nous ne dormons pas seulement pour nous reposer. Mais également pour mieux vivre, pour guérir nos malheurs. Finalement, le sommeil adoucit les peines, il fait perdre leur consistance aux maux et transforme une réalité en souvenir. »

« A deux c'est beaucoup plus facile, on prend moins de risques ! On assume à deux les actes de nos existences. C'est ça le secret. Ne pas prendre de risques inutiles. »

« C'était l'un de ces moments de l'existence où aucun mot ne peut consoler, où le silence est de mise et la simple présence la seule arme pour réconforter. »


Maxime Chattam (lien vars la bio)

Un monde sans fin, Ken Follett


La suite des Piliers de la terre. 1327. Quatre enfants sont les témoins d'une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait bien mettre en danger la couronne d'Angleterre. Ce jour scellera à jamais leurs destinées... Gwenda, voleuse espiègle, poursuivra un amour impossible ; Caris, libre et passionnée, qui rêve d'être médecin, devra défier l'autorité de l'Église, et renoncer à celui qu'elle aime ; Merthin deviendra un constructeur de génie mais, ne pouvant épouser celle qu'il a toujours désirée, rejoindra l'Italie pour accomplir son destin d'architecte ; Ralph son jeune frère dévoré par l'ambition deviendra un noble corrompu, prêt à tout pour satisfaire sa soif de pouvoir et de vengeance. Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire...

Je reste partagée, par moment j'ai adoré et lu des heures ! et des fois je trouve que "c'est trop facile" en plus un (petit mystère n'est pas résolu, j'imagine que c'est fait exprès mais on n'a pas assez de pistes !)
J'ai quand même passé un bon moment, je me suis attachée à Merthin et Caris et j'ai dé
testé Godwyn, Ralph et Philémon comme j'ai rarement détesté des personnages.
On apprend aussi plein de choses sur le 12ème siècle en Angleterre, on sent qu'il y a eu un énorme travaille de recherche de la part de l'auteur.

Morceaux choisis :


« La peste, telle une marée montante, submergeait tout sur son passage ; rien ne lui résistait. » 

« Ne vous inquiétez pas, mère ! On ne condamnera pas un seigneur sur la foi des dires d'un serf. » 

« Remarquant l'air gêné de ses compagnons, elle prit brutalement conscience de l'étrange triangle qu'ils formaient à eux trois : la future mère, le père de l'enfant et la femme aimée. » 

« Les scrupules sont bons pour les privilégiés. Pour nous qui sommes nés pauvres, notre seul salut est dans la ruse. » 

« Les Arabes considèrent qu’une œuvre d’art doit toujours avoir un petit défaut quelque part. Pour ne pas concurrencer la perfection divine, ce qui serait un sacrilège. »

 « Elle ne voulait pas des contraintes dont s’accompagnait le mariage : elle ne voulait pas d’un seigneur et maître, elle voulait un amant ; elle ne voulait pas consacrer sa vie à un homme, mais vivre à ses côtés. »

« L’homme qui prépare les onguents et les médecines a pour nom apothicaire. Lorsque c’est une femme qui exerce cette activité, on l’appelle sorcière. […] Les hommes aiment bien tuer une femme de temps en temps. »

Ken Follett (lien vers la bio)

Zazie dans le métro, Raymond Queneau


Zazie débarque à Paris pour la première fois chez Tonton Gabriel. Le Panthéon, Les Invalides et le tombeau du véritable Napoléon, elle n'en à que faire ! Mais kess-qui l'intéresse alors, Zazie ? Le métro ! Et quand elle apprend que les employés sont en grève, elle leur envoie une volée d'injures. Ne contrariez pas Zazie !


Première phrase « Doukipudonktan, se demanda Gabriel exédé. »

Je crois que chez Queneau , il ne faut pas chercher une logique qui serait "logique", il n'écrit pas pour satisfaire nos attentes, mais pour engendrer une réaction. L'oralité du livre est difficile parfois mais ça marche ! Zazie est une gamine de la campagne paumée, elle parle comme "en vrai", et moi, ça m'a fait énormément rire


Morceaux choisis :
 « Tonton, qu'elle crie, on prend le métro ? - Non. - Comment ça, non ? Elle s'est arrêtée. Gabriel stope également, se retourne, pose la valoche et se met à espliquer. - Bin oui: non. Aujourd'hui, pas moyen. Y a grève. Y a grève. - Bin oui: y a grève. Le métro, ce moyen de transport éminemment parisien s'est endormi sous terre, car les employés aux pinces perforantes ont cessé tout travail. - Ah les salauds, s'écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi. - Y a pas qu'à toi qu'ils font ça, dit Gabriel parfaitement objectif. - Jm'en fous. N'empêche que c'est à moi que ça arrive, moi qu'étais si heureuse, si contente et tout de m'aller voiturer dans lmétro. Sacrebleu, merde alors. » 

« [...] ... - "Pourquoi," qu'il disait,[Gabriel] "pourquoi qu'on supporterait pas la vie du moment qu'il suffit d'un rien pour vous en priver ? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène. » 

« Ca faut avouer, dit Trouscaillon qui, dans cette simple ellipse, utilisait hyperboliquement le cercle vicieux de la parabole. »   


« - Pour faire chier les mômes," répondit Zazie. "Ceux qu'auront mon âge, dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.
- Eh bien," dit Gabriel.
- "Je serai vache comme tout avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l'éponge du tableau noir. Je leur enfoncerai des compas dans le derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver. Hautes comme ça (geste). Avec de grands éperons pour leur larder la chair du derche.
- Tu sais," dit Gabriel avec calme, "d'après ce que disent les journaux, c'est pas du tout dans ce sens-là que s'oriente l'éducation moderne. C'est même tout le contraire. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse. N'est-ce pas, Marceline, qu'on dit ça dans le journal ?
- Oui", répondit doucement Marceline. "Mais toi, Zazie, est-ce qu'on t'a brutalisée, à l'école ?
- Il aurait pas fallu voir.
- D'ailleurs," dit Gabriel, "dans vingt ans, y aura plus d'institutrices : elles seront remplacées par le cinéma, la tévé, l'électronique, des trucs comme ça. C'était aussi écrit dans le journal l'autre jour. N'est-ce pas, Marceline ?
- Oui," répondit doucement Marceline.
Zazie envisagea cet avenir un instant.
- "Alors," déclara-t-elle, "je serai astronaute.
- Voilà," dit Gabriel approbativement. "Voilà, faut être de son temps.
- Oui," continua Zazie, "je serai astronaute pour aller faire chier les Martiens. ... [...] » 

« - Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con. »


Raymond Queneau (lien vers la bio)

dimanche 3 avril 2011

Jane Eyre, Charlotte Brontë

Publié en même temps que le livre de sa sœur Emily, Les Hauts de Hurle-Vent, le roman de Charlotte connut d'emblée un immense succès.
Une jeune gouvernante aime le père de ses élèves et est aimée de lui. Mais elle résiste à cet amour, découvrant avec horreur l'existence de la première femme de Rochester, pauvre folle enfermée par son mari. 
L'histoire, qui trouve son origine dans la jeunesse tourmentée de son auteur, fait se succéder coups de théâtre et débordements de passion, fuite éperdue dans les landes et sens du devoir jusqu'à l'héroïsme.
Jane Eyre est l'un des plus beaux romans d'amour anglais du XIXE siècle. Tout y est romantique et tout y est vrai. Jane Eyre, c'était Charlotte Brontë elle-même.

Que de romantisme ! J'adore les histoires d'amour ! Mais alors qu'est ce que Jane a pu m'énerver parfois ! J'avais envie de lui hurler dessus, de lui dire de se bouger les fesses et de se décoincer ! Mais en y repensant elle se comportait comme une femme de l'époque ! Et encore une femme cultivée !
J'ai adoré la passion et amour qui vainc tout ! 
C'est un livre pour toute femme fleur bleue !

Morceaux choisis :

 « Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple. Le visage sans éclat et olivâtre de mon maître, son front carré et massif, ses sourcils noirs et épais, ses traits marqués, sa bouche ferme et rébarbative, pleine de décision, d’énergie, de volonté, il n’y avait dans tout cela, d’après les règles, rien de beau ; mais ces traits possédaient pour moi plus que de la beauté : ils étaient empreints d’un intérêt, d’une influence qui me subjuguaient complètement, qui me privaient de tout pouvoir sur mes propres sentiments pour les livrer à mon maître. Je n’avais pas voulu l’aimer… »
« - Vous avez froid, vous êtes malade et vous êtes sotte.
- Prouvez-le, rétorquai-je aussitôt.
- Je vais vous le prouver en peu de mots. Vous avez froid, parce que vous êtes seule; aucun contact ne fait jaillir la flamme qui est en vous. Vous êtes malade, parce que le sentiment le meilleur, le plus doux, le plus sacré que l'homme puisse éprouver vous est interdit. Vous êtes sotte parce que, vous ne lui ferez pas signe d'approcher, vous ne ferez pas un seul pas à sa rencontre, quelles que soient vos souffrances. »
« "Il n'y a rien de si triste que la vue d'un méchant enfant, reprit-il, surtout d'une méchante petite fille. Savez-vous où vont les réprouvés après leur mort?"
Ma réponse fut rapide et orthodoxe.
"En enfer, m'écriai-je.
- Et qu'est-ce que l'enfer? Pouvez-vous me le dire?
- C'est un gouffre de flammes.
- Aimeriez-vous à être précipitée dans ce gouffre et à y brûler pendant l'éternité?
- Non, monsieur.
- Et que devez-vous donc faire pour éviter une telle destinée?"
Je réfléchis un moment, et cette fois il fut facile de m'attaquer sur ce que je répondis.
"Je dois me maintenir en bonne santé et ne pas mourir." »
« Généralement, on croit les femmes très calmes; mais elles ont la même sensibilité que les hommes; tout comme leurs frères elles ont besoin d'exercer leurs facultés, il leur faut l'occasion de déployer leur activité. Les femmes souffrent d'une contrainte trop rigide, d'une inertie trop absolue, exactement comme en souffriraient les hommes; et c'est étroitesse d'esprit chez leurs compagnons plus privilégiés que de déclarer qu'elles doivent se borner à faire des puddings, à tricoter des bas, à jouer du piano, à broder des sacs. Il est léger de les blâmer, de les railler, lorsqu'elles cherchent à étendre leur champ d'action ou à s'instruire plus que la coutume ne l'a jugé nécessaire à leur sexe. »
« Quand je le regardais, je n'étais plus maîtresse de mes sentiments, c'est lui qui devenait mon maître. Mon intention n'était pas de l'aimer : on sait combien j'avais lutté pour arracher de mon cœur les germes de ce sentiment; et maintenant, à notre première rencontre nouvelle, ils revivaient, ils refleurissaient. Sans même me regarder, il se faisait aimer. »
« Je puis vivre seule, si le respect de moi-même et les circonstances m'y obligent; je ne veux pas vendre mon âme pour acheter le bonheur. »
« Il y a des gens qui font peu de cas d’une tendresse véritable et généreuse. J’avais sous les yeux deux natures chez lesquelles ce sentiment n’existait pas : l’une avait une intolérable amertume, l’autre manquait de saveur. La tendresse sans la raison constitue un caractère faible et impuissant, mais la raison sans la tendresse rend l’âme aigre et rude. »
« Et tandis qu'il parlait, mes yeux revenaient sans cesse à lui, je prenais à le contempler un plaisir aigu et douloureux, un plaisir désespéré, celui de l'être mourant de soif qui, sachant la source empoisonnée, se penche pour y boire longuement. »
« Les pressentiments sont choses étranges comme les sympathies ou les signes, et les trois ensembles constituent un mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef. »
 « (...) car il était devenu mon seul univers, plus que le monde, ma raison d'être et mon espérance d'éternité. Il était même l'éclipse qui me masquait la divinité, car je n'avais plus besoin d'autre Dieu que lui. »
« Plus nous converserons vous et moi, mieux cela vaudra; si je ne puis vous flétrir, vous pouvez, vous, me rénover. »
« Jamais plus grande insensée que Jane Eyre ne respira souffle de vie; jamais sotte plus chimérique ne se grisa de mensonges agréables et n'avala poison comme si ce fût nectar. »

Charlotte Brontë (lien vers la biblio)