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dimanche 3 avril 2011

Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

Une rencontre entre un homme, le narrateur, qui n’a plus le sentiment d’appartenir au monde de ses semblables, et ce petit prince qui habite seul sur sa planète, aime les couchers de soleil et n’oublie jamais une question une fois qu’il l’a posée… Conte philosophique, critique de la société, expression d’une solitude, le Petit Prince est d’abord un livre pour les enfants. Il leur ouvre des horizons, loin du conformisme des adultes.




La poésie et l'imaginaire d'un enfant, et pourtant un telle gravité ! J'adore ! c'est un livre que je passerai à mes enfants. S'il y a un livre à avoir lu dans sa vie, c'es bien celui-là ! 


Morceaux choisis :

« Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »
«Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule, elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée...

Puisque c'est ma rose »

« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : "Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?" Elles vous demandent : "Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ?" Alors seulement elles croient le connaître. »
« Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrêmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer.

– Adieu, dit-il à la fleur.
Mais elle ne lui répondit pas.
– Adieu, répétât-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.
– J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux.
Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.
– Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.
– Mais le vent…
– Je ne suis pas si enrhumée que ça… L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.
– Mais les bêtes…
– Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quand aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes.
Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta :
– Ne traîne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t’en.
Car elle ne voulait pas qu’il la vît pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse… »

« Quand il allume son réverbère, c'est comme s'il faisait naître une étoile de plus, ou une fleur. Quand il éteint son réverbère, ça endort la fleur ou l'étoile. C'est une occupation très jolie. C'est véritablement utile puisque c'est joli. »
« Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, où le rejoindre... C'est tellement mystérieux le pays des larmes ! »
« On risque de pleurer un peu si l'on s'est laissé apprivoiser... »
« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
« Et le Petit Prince dit à l'homme : " les grandes personnes, elles ne comprennent rien toutes seules et c'est très fatiguant pour les enfants de toujours et toujours leur donner des explications " »
 « Les enfants doivent être indulgents envers les grandes personnes »
 « Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toutes les terres habitées.J'étais plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait : 

- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! 
J' ai sauté sur mes pieds comme sij'avais été frappé par la foudre.J'ai bien frotté mes yeux.J'ai bien regardé. Etj'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d'étonnement. N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toutes les régions habitées. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis : 
- Mais... qu'est-ce que tu fais là ? 
Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse : 
- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton. 
Et c'est ainsi que je fis la connaissance du petit prince. »

 « La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie:

-Que fais-tu là? dit-il au buveur, qu'il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
-Je bois, répondit le buveur, d'un air lugubre.
-Pourquoi bois-tu? lui demanda le petit prince.
-Pour oublier, répondit le buveur.
-Pour oublier quoi? s'enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
-Pour oublier que j'ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.
Honte de quoi? s'informa le petit prince qui désirait le secourir.
-Honte de boire! acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence.
Et le petit prince s'en fut, perplexe.
"Les grandes personnes sont décidément très très bizarres", se disait-il en lui-même durant le voyage. »


 « - Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta:
- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »

Antoine de Saint-Exupéry (lien vers la bio)


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