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dimanche 3 avril 2011

Jane Eyre, Charlotte Brontë

Publié en même temps que le livre de sa sœur Emily, Les Hauts de Hurle-Vent, le roman de Charlotte connut d'emblée un immense succès.
Une jeune gouvernante aime le père de ses élèves et est aimée de lui. Mais elle résiste à cet amour, découvrant avec horreur l'existence de la première femme de Rochester, pauvre folle enfermée par son mari. 
L'histoire, qui trouve son origine dans la jeunesse tourmentée de son auteur, fait se succéder coups de théâtre et débordements de passion, fuite éperdue dans les landes et sens du devoir jusqu'à l'héroïsme.
Jane Eyre est l'un des plus beaux romans d'amour anglais du XIXE siècle. Tout y est romantique et tout y est vrai. Jane Eyre, c'était Charlotte Brontë elle-même.

Que de romantisme ! J'adore les histoires d'amour ! Mais alors qu'est ce que Jane a pu m'énerver parfois ! J'avais envie de lui hurler dessus, de lui dire de se bouger les fesses et de se décoincer ! Mais en y repensant elle se comportait comme une femme de l'époque ! Et encore une femme cultivée !
J'ai adoré la passion et amour qui vainc tout ! 
C'est un livre pour toute femme fleur bleue !

Morceaux choisis :

 « Comme il est vrai que la beauté réside dans le regard de qui la contemple. Le visage sans éclat et olivâtre de mon maître, son front carré et massif, ses sourcils noirs et épais, ses traits marqués, sa bouche ferme et rébarbative, pleine de décision, d’énergie, de volonté, il n’y avait dans tout cela, d’après les règles, rien de beau ; mais ces traits possédaient pour moi plus que de la beauté : ils étaient empreints d’un intérêt, d’une influence qui me subjuguaient complètement, qui me privaient de tout pouvoir sur mes propres sentiments pour les livrer à mon maître. Je n’avais pas voulu l’aimer… »
« - Vous avez froid, vous êtes malade et vous êtes sotte.
- Prouvez-le, rétorquai-je aussitôt.
- Je vais vous le prouver en peu de mots. Vous avez froid, parce que vous êtes seule; aucun contact ne fait jaillir la flamme qui est en vous. Vous êtes malade, parce que le sentiment le meilleur, le plus doux, le plus sacré que l'homme puisse éprouver vous est interdit. Vous êtes sotte parce que, vous ne lui ferez pas signe d'approcher, vous ne ferez pas un seul pas à sa rencontre, quelles que soient vos souffrances. »
« "Il n'y a rien de si triste que la vue d'un méchant enfant, reprit-il, surtout d'une méchante petite fille. Savez-vous où vont les réprouvés après leur mort?"
Ma réponse fut rapide et orthodoxe.
"En enfer, m'écriai-je.
- Et qu'est-ce que l'enfer? Pouvez-vous me le dire?
- C'est un gouffre de flammes.
- Aimeriez-vous à être précipitée dans ce gouffre et à y brûler pendant l'éternité?
- Non, monsieur.
- Et que devez-vous donc faire pour éviter une telle destinée?"
Je réfléchis un moment, et cette fois il fut facile de m'attaquer sur ce que je répondis.
"Je dois me maintenir en bonne santé et ne pas mourir." »
« Généralement, on croit les femmes très calmes; mais elles ont la même sensibilité que les hommes; tout comme leurs frères elles ont besoin d'exercer leurs facultés, il leur faut l'occasion de déployer leur activité. Les femmes souffrent d'une contrainte trop rigide, d'une inertie trop absolue, exactement comme en souffriraient les hommes; et c'est étroitesse d'esprit chez leurs compagnons plus privilégiés que de déclarer qu'elles doivent se borner à faire des puddings, à tricoter des bas, à jouer du piano, à broder des sacs. Il est léger de les blâmer, de les railler, lorsqu'elles cherchent à étendre leur champ d'action ou à s'instruire plus que la coutume ne l'a jugé nécessaire à leur sexe. »
« Quand je le regardais, je n'étais plus maîtresse de mes sentiments, c'est lui qui devenait mon maître. Mon intention n'était pas de l'aimer : on sait combien j'avais lutté pour arracher de mon cœur les germes de ce sentiment; et maintenant, à notre première rencontre nouvelle, ils revivaient, ils refleurissaient. Sans même me regarder, il se faisait aimer. »
« Je puis vivre seule, si le respect de moi-même et les circonstances m'y obligent; je ne veux pas vendre mon âme pour acheter le bonheur. »
« Il y a des gens qui font peu de cas d’une tendresse véritable et généreuse. J’avais sous les yeux deux natures chez lesquelles ce sentiment n’existait pas : l’une avait une intolérable amertume, l’autre manquait de saveur. La tendresse sans la raison constitue un caractère faible et impuissant, mais la raison sans la tendresse rend l’âme aigre et rude. »
« Et tandis qu'il parlait, mes yeux revenaient sans cesse à lui, je prenais à le contempler un plaisir aigu et douloureux, un plaisir désespéré, celui de l'être mourant de soif qui, sachant la source empoisonnée, se penche pour y boire longuement. »
« Les pressentiments sont choses étranges comme les sympathies ou les signes, et les trois ensembles constituent un mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef. »
 « (...) car il était devenu mon seul univers, plus que le monde, ma raison d'être et mon espérance d'éternité. Il était même l'éclipse qui me masquait la divinité, car je n'avais plus besoin d'autre Dieu que lui. »
« Plus nous converserons vous et moi, mieux cela vaudra; si je ne puis vous flétrir, vous pouvez, vous, me rénover. »
« Jamais plus grande insensée que Jane Eyre ne respira souffle de vie; jamais sotte plus chimérique ne se grisa de mensonges agréables et n'avala poison comme si ce fût nectar. »

Charlotte Brontë (lien vers la biblio)

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