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mercredi 6 avril 2011

Je l'aimais, Anna Gavalda


On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. II y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent. C'est tellement moins fatigant de s'accommoder... " A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l'on se rend compte - un peu tard - que l'on s'est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d'Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière : plutôt que d'accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n'en a pas été capable. Tout au long d'une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.

Court mais efficace, je l'ai lu d'une traite ! Il y a comme une volonté de voir la vie telle qu'elle est, en acceptant les remords et regrets pour aller de l'avant. Une belle leçon


Morceaux choisis :


« Alors c'est une connerie l'amour ? C'est ça ? Ça ne marche jamais ?  
- Si ça marche. Mais il faut se battre...  
- Se battre comment ? 
- Se battre un petit peu. Un petit peu chaque jour, avoir le courage d'être soi-même, décider d'être heur...  
- Oh ! Comme c'est beau ce que vous dites là ! On dirait du Paulo Coelho...  
- Moque-toi, moque-toi...  
- Etre soi-même, ça veut dire planter sa femme et ses gosses ? »  

« Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée ?  Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ? »  

« Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie.  Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre. »  

« J'avais envie d'une cigarette. C'était idiot, je ne fumais plus depuis des années. Oui mais voilà, c'est comme ça la vie... Vous faites preuve d'une volonté formidable et puis un matin d'hiver, vous décidez de marcher quatre kilomètres dans le froid pour racheter un paquet de cigarettes ou alors, vous aimez un homme, avec lui vous fabriquez deux enfants et un matin d'hiver, vous apprenez qu'il s'en va parce qu'il en aime une autre. Ajoute qu'il est confus, qu'il s'est trompé. Comme au téléphone : "Excusez-moi, c'est une erreur." 
Mais je vous en prie... »  


« On parle toujours du chagrin de ceux qui restent mais as-tu déjà songé à celui de ceux qui partent ? 
Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'ne défendre, et puis... Et puis je l'ai perdue. De la même manière. 
ET parce que je préfère te voir souffrir beaucoup aujourd'hui plutôt qu'un peu toute ta vie. »


« Je me suis assise et j'ai pris ma tête entre mes mains. Je rêvais de pouvoir la dévisser, de la poser par terre devant moi et de shooter dedans pour l'envoyer valdinguer le plus loin possible. Tellement loin qu'on ne la retrouverait plus jamais. Mais je ne sais pas shooter. Je taperai à côté, c'est sûr. »

  « Je préfère te voir souffrir beaucoup aujourd’hui plutôt qu’un peu toute ta vie. » 

 « Le courage de s'affronter au moins une fois dans sa vie. De s'affronter soi, soi-même. Soi seul. Enfin. »

 « La vie, même quand tu la nies, même quand tu la négliges, même quand tu refuses de l'admettre, est plus forte que toi. Plus forte que tout. Des gens sont revenus des camps et ont refait des enfants. Des hommes et des femmes qu'on a torturés, qui ont vu mourir leurs proches et brûler leurs maisons ont recommencé à courir après l'autobus, à commenter la météo et à marier leurs filles. C'est incroyable mais c'est comme ça. La Vie est plus forte que tout. »

«“Le droit à l'erreur”, toute petite expression, tout petit bout de phrase, mais qui te le donnera ? Qui, à part toi ?» 

« Pourquoi ? Pourquoi s'était-il laissé embrasser par une femme qu'il n'aimait plus ? Pourquoi m'avoir donné sa bouche ? Et ses bras ? Ça n'a pas de sens. [...] Mais je ne voyais rien. Je n'ai rien vu venir, vous comprenez ? Comment peut-on être si aveugle ? Comment ? Soit j'étais totalement abrutie, soit j'avais totalement confiance. Ce qui revient au même manifestement... »

 « Ma grand-mère disait souvent que c’était avec de bons petits plats qu’on retenait les gentils maris à la maison. Je suis loin du compte, Mamie, je suis loin du compte… D’abord je ne sais pas cuisiner et puis je n’ai jamais eu envie de retenir personne. Eh bien, c’est réussi, ma petite fille ! »



« - J'ai aimé une femme... Je ne te parle pas de Suzanne, je te parle d'une autre femme.
J'avais rouvert les yeux.
- Je l'ai aimée plus que tout. Plus que tout... Je ne savais pas qu'on pouvait aimer à ce point... Enfin, moi en tout cas, je croyais que je n'étais pas... "Programmé" pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c'était bon pour les autres tout ça. D'ailleurs, le seul mot de passion me faisait ricaner. La passion, la passion ! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi... C'était presque un gros mot dans ma bouche. Et puis, ça m'est tombé dessus au moment où je m'y attendais le moins. Je... J'ai aimé une femme. Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre, et puis... Il se raclait la gorge. 
- Et puis je l'ai perdue. De la même manière. »

 « - C'était ridicule. Ca ne rimait à rien. Qu'est-ce que je croyais ? Que ça allait durer comme ça des années ? Des années et des années ? Non, je n'y croyais pas. Nous nous quittions furtivement, tristes et empotés sans jamais parler de la prochaine fois. Non, c'était intenable... Et plus je renâclais, plus je l'aimais, et plus je l'aimais, moins j'y croyais. Je me sentais dépassé, impuissant, ficelé sur ma toile. Immobile, résigné. 
- Résigné à quoi ? 
- A la perdre un jour... 
- Je ne vous comprends pas. » 

« Chaque pensée me tirait un peu plus vers le fond. J'étais si fatiguée. J'ai fermé les yeux. Je rêvais qu'il arrivait. On entendait le bruit d'un moteur dans la cour il s'asseyait près de moi, il m'embrassait et posait un doigt sur ma bouche pour faire une surprise aux filles. Je peux encore sentir sa douceur dans mon cou, sa voix, sa chaleur, l'odeur de sa peau, tout est là. Tout est là... Il suffit d'y penser. »

 « J'en vois des gens souffrir un peu, rien qu'un peu, rien qu'à peine mais juste ce qu'il faut pour tout rater, tu sais... Des gens qui sont encore ensemble parce qu'ils se sont arc-boutés là-dessus, sur cette petite chose ingrate, leur petite vie sans éclat. Tous ces arrangements, toutes ces contradictions... Et tout ça pour en arriver là... » 

« - Alors c'est une connerie l'amour, c'est ça ? Ça ne marche jamais ?- Si, ça marche. Mais il faut se battre... Avoir le courage d'être soi-même, décider d'être heureux. [...] - Être soi-même, ça veut dire planter sa femme et ses gosses ? » 

 « J'aime être avec toi parce que je ne m'ennuie jamais. Même quand on ne se parle pas, même quand on n'est pas dans la même pièce, je ne m'ennuie pas. Je ne m'ennuie jamais. Je crois que c'est parce que j'ai confiance en toi, j'ai confiance en tes pensées. Tu peux comprendre ça ? Tout ce que je vois de toi et tout ce que je ne vois pas, je l'aime. Pourtant je connais tes défauts. Mais justement, j'ai l'impression que tes défauts vont bien avec mes qualités. Nous n'avons pas peur des mêmes choses. Même nos démons vont bien ensemble ! Toi, tu vaux mieux que ce que tu montres et moi, c'est le contraire. » 

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