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mercredi 6 avril 2011

La nostalgie de l'ange, Alice Sebold

Assassinée par l’un de ses voisins, Susie observe le monde depuis son paradis. Elle voit sa famille désespérée, essayer de se remettre petit à petit de sa mort. Mais son meurtrier, lui, est toujours là. Invisible, personne ne pense à lui. Et pourtant, c’est lui qui l’a tué. Alors Susie essaye de se rapprocher de son père, de lui indiquer la bonne voie. Mais rien n’est aussi simple.
Tandis que sa petite sœur Lindsey dresse un mur autour d’elle, son père ne sait plus qui croire, quoi faire, alors que sa mère s’éloigne de plus en plus de ce qui a été leur famille pendant 14 années. Susie tente alors de leur faire prendre conscience de sa présence près d’eux pour les soutenir, qu’ils reforment une famille heureuse, comme avant.

Première phrase : Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973.

Je l'ai lu il y a longtemps, mais il m'en reste un souvenir poignant. J'ai apprécié le contraste entre la violence et la vision d'un enfant sur le monde à la fois sans concessions et tendre.
Il faudrait que je le relise !

Morceaux choisis :

« Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tué. »
 
« Notre unique baiser a été un accident, en quelque sorte, un arc-en-ciel dans une flaque d'essence. »
« Comment commettre le meurtre parfait était un vieux jeu au paradis. Je choisissais toujours la stalactite parce que l'arme fond. »
 
« Quelque chose de tellement céleste que personne au paradis n'aurait pu l'inventer; le soin qu'un enfant prenait d'un adulte. »
 
« On est aussi seul sur Terre qu'au paradis. »
 
« Parce que l'horreur sur Terre est réelle et quotidienne. C'est comme une fleur ou le soleil ; rien ne peut l'empêcher d'être. »
 
« Elle savait maintenant qu’être mère était une vocation. Beaucoup de jeunes filles aspirent à ce statut mais elle, elle n’en avait jamais rêvé, et elle avait été punie de la façon la plus horrible qui soit pour ne pas m’avoir désirée. »
 
« Les jours suivants j'ai regardé ma famille faire les cent pas devant ce dessin et je me suis convaincue que cette épaisse ligne bleue était un véritable endroit, Entre-deux, où la lige d'horizon du paradis rejoignait celle de la Terre. J'avais envie d'entrer dans le bleu marine des crayons de couleur, le bleu royal, le bleu turquoise, le ciel. »
 
« Ces bains se brouillent dans ma tête comme les dieux et les déesses, mais ce dont je me souviens très clairement, c'est d'avoir vu la vie heurter de peu à peu ma mère tandis que je la contemplais, comment ses rêves et ses échecs l'atteignaient par vagues. Etant l'aînée, je me disais que c'était moi qui avais emporté tous les rêves de ce qu'elle aurait aimé être. »

Alice Sebold (lien vers la bio)

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